Les mystères du rosaire, qu’est-ce que c’est ?

Le Rosaire est une prière. Cela signifie que des hommes, avec leurs mots, s’adressent à Dieu. Pour cela, les hommes reprennent des paroles dans le livre de la Parole de Dieu, la Bible. La prière du Rosaire prend en compte les principaux moments de la vie de Jésus le Christ et de Marie, sa mère. Jésus est le Messie, le Sauveur, le Fils de Dieu qui est venu dans le monde et l’histoire des hommes en naissant de la Vierge Marie. Nous sommes devant le mystère de l’Incarnation et cela aide à comprendre ce qu’est un mystère. Le mystère concerne toujours Dieu qui se révèle aux hommes. Les hommes ne peuvent comprendre la totalité de Dieu. Dieu est toujours un mystère pour l’homme, même si l’homme peut tenir des discours sur Dieu. Que Dieu ait pris chair dans l’humanité, cela révèle quelque chose de Dieu : sa présence à notre existence et ce qu’Il est (Père, Fils et Esprit-Saint  dans notre religion chrétienne).

Et cela invite à entendre ce que Dieu attend de nous. Ainsi, le mystère concerne tout autant Dieu que l’homme. Prier le rosaire, c’est apprendre à méditer sur la vie sous le regard de Dieu. Le modèle qui nous est proposé c’est la Vierge Marie, la femme que Dieu a choisie comme mère du Christ et qui a su répondre à sa vocation.

Traditionnellement le Rosaire se présentait en 3 séries de mystères : joyeux, douloureux et glorieux. L’an dernier le pape Jean-Paul II a introduit une nouvelle série : les mystères lumineux. En lisant le déroulement de la prière du Rosaire, on découvrira que cette série fait une large place à la vie publique de Jésus le Christ.

 

Les mystères joyeux

L’enfance de Jésus

L’Annonciation
L’ange Gabriel est envoyé par Dieu auprès de la Vierge Marie. Il lui demande si elle accepte de devenir la mère du Fils de Dieu. Marie dit sa disponibilité à la Parole de Dieu en indiquant qu’elle se met au service : «voici la servante du Seigneur».
Etre à la disposition de l’autre, c’est être à la disposition de Dieu

La Visitation
Marie a appris par Gabriel que sa vieille cousine Elisabeth est enceinte, malgré sa stérilité et son âge avancé. Marie va chez elle qui l’accueille avec bonheur. Marie reste à son service pendant 3 mois. Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
Quand ce qui nous paraissait impossible devient possible. Ne serait-ce pas Dieu qui est à nos côtés ?

La Nativité
Joseph et Marie doivent aller se faire recenser à Bethléem et vient le temps où Marie doit accoucher. Elle se retire à l’écart, met au monde son enfant et le place dans la mangeoire. Jésus, le Fils de Dieu, naît dans la pauvreté. Ses premiers adorateurs seront des bergers et plus tard des mages venus d’Orient.
Voir dans un enfant pauvre un enfant de Dieu… pas si simple ! Et pourtant les mages l’ont vu…

La Présentation de l’enfant Jésus au Temple
La Loi juive indique que tout premier-né masculin doit être présenté au Temple de Jérusalem, Joseph et Marie se conforment à cet usage. Là, Syméon et Anne reconnaissent en cet enfant le Messie attendu par Israël.
… et pourtant Syméon et Anne l’ont vu. Alors, pourquoi pas nous ?

Le Recouvrement de Jésus
Chaque année Jésus, Marie et Joseph font le pèlerinage à Jérusalem. L’année de ses 12 ans, Jésus reste à Jérusalem où il questionne les docteurs de la Loi qui admirent son intelligence. Ses parents s’inquiètent et le retrouvent après 3 jours. Jésus affirme que sa place est ici, dans la maison de son Père ; pourtant il repart avec eux à Nazareth.
S’inquiéter de l’autre… et accepter que l’on s’inquiète de soi, même si l’on pense ne pas en avoir besoin. L’accepter comme une preuve d’amour.

 

Les mystères lumineux

La vie publique de Jésus

Le Baptême de Jésus
Jésus a une trentaine d’années. Il a appris la métier de charpentier auprès de Joseph et travaille avec lui. Le prophète Jean-Baptiste invite le peuple d’Israël au baptême et à la conversion. Jésus vient se faire baptiser comme tout un chacun. Mais du Ciel vient une voix qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé ». C’est le début du ministère public de Jésus.
Regarder, écouter, être à l’affut de Dieu, même dans notre quotidien, anodin, « comme tout le monde » C’est aussi dans ces moments-là que Dieu peut se révéler à nous.

Les Noces de Cana
Jésus, sa mère, ses disciples sont invités à des noces, à Cana de Galilée. Le vin vient à manquer. Marie le dit à Jésus et provoque ainsi le premier signe qu’il va accomplir comme Messie : la transformation de l’eau en vin.
De l’eau devient du vin ? Alors un simple geste, un regard bienveillant, un sourire sont reçus comme une richesse, un signe d’amour. Ce serait trop bête alors de ne pas être généreux.

La prédication du Règne de Dieu
Jésus est un prédicateur itinérant. Il passe de village en village, annonçant la Parole de Dieu et l’accompagnant de guérisons. Le Règne de Dieu est présent chaque fois qu’un homme est libéré de son péché, de sa maladie, de son vice, etc.
Ce qui est merveilleux avec Dieu, c’est qu’en aidant à la guérison de l’autre, on concourt à son propre salut !

La Transfiguration
La prédication du Règne se heurte à des difficultés religieuses, sociales ou politiques. Jésus est conscient que sa condamnation approche en même temps qu’il se dirige vers Jérusalem. Devant Pierre, Jacques et Jean, il est transfiguré. Ses disciples entendent la voix du Ciel qui dit : « Celui-ci ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».
Difficile souvent d’aller de l’avant lorsque les obstacles se multiplient. Qu’il est bon, dans ces moments-là, d’entendre la voix d’un ami qui vous encourage !

L’institution de l’Eucharistie
Le temps du départ est proche et Jésus célèbre la pâque avec ses disciples. Il donne un sens nouveau à cette fête juive. Le pain est son corps, le vin est son sang. Chaque fois que l’on fera ce geste en mémoire de lui, Jésus assure de sa présence.
Corps et âmes blessés à qui Jésus propose de donner de lui-même. Accepter cette greffe de Dieu…

 

Les mystères douloureux

La douleur terrestre de Jésus

L’Agonie de Jésus
Les dernières heures de Jésus approchent. C’est le temps de la confiance en Dieu, malgré le silence, malgré la solitude.
Bizarrement, dans le silence et la solitude, bien souvent on n’entend plus rien, juste un néant qui donne le vertige… C’est alors qu’il faut avoir confiance : croire que Dieu tient la corde qui nous empêchera de tomber dans le vide.

La Flagellation
Jésus est arrêté, interrogé, et bien sûr battu. Il est traité comme n’importe quel prisonnier à qui l’on veut faire avouer son crime. Pourtant il est le Juste, par excellence. Mais il aura tout connu de la méchanceté des hommes.
On a mal, on fait mal. Dans le premier cas, on trouve ça injuste, dans le deuxième, on trouve ça justifié. Où est la vérité ?

Le Couronnement d’épines
Il dit être le Roi des Juifs. Pour se moquer on lui tresse une couronne d’épines et on l’en coiffe. Voici votre roi : frappé, humilié, revêtu d’un manteau de pourpre. Sa royauté n’est pas comme celle des hommes.
On est humilié, on se moque. Dans le premier cas, on a envie de pleurer, dans le deuxième, on trouve ça drôle. Où est la vérité ?

Le Portement de Croix
Jésus porte l’instrument de son supplice, la croix. Des cris, des injures, mais aussi des gestes de compassion, de solidarité, de présence.
Eh oui, c’est aussi dans la difficulté que l’on découvre ses vrais amis.

La mort de Jésus
Il est crucifié. Il meurt en pardonnant. Il est mis au tombeau.
Pardonner… malgré tout… et en étant heureux de le faire !

 

Les mystères glorieux

Les béatitudes accomplies : le bonheur est dans le ciel

La Résurrection
Jésus est ressuscité des morts : c’est l’incroyable nouvelle qui circule parmi les disciples. Et Jésus ressuscité se manifeste. Joie de le revoir, mais surtout c’est le temps de la mission : annoncer à tous les hommes cette bonne nouvelle du salut.
Avec Dieu, il n’y a pas de malheur éternel…

L’Ascension
Jésus ressuscité ne demeurera pas dans le monde des hommes ; il rejoint les Cieux, le lieu de Dieu.
… et pour le bonheur, il nous garde une place !

La Pentecôte
Pour aider les hommes dans leur tâche d’annonce de l’Évangile et l’édification de l’Église, l’Esprit Saint est envoyé. Chaque homme peut entendre dans sa langue les merveilles de Dieu.
Croire avec bonheur, c’est le meilleur moyen de donner envie aux autres d’en faire autant !

L’assomption de la Vierge Marie
Au terme de sa vie, Marie, la mère de Jésus le Christ, le Sauveur des hommes, est entrée dans la gloire du Ciel. Elle est la femme qui nous offre l’espérance du ciel, de la vie éternelle, en regard de sa disponibilité à la Parole de Dieu.
Quel modèle ! Indispensable, aimante, compréhensive, présente…

Le couronnement de la Vierge Marie
Marie s’est présentée comme la servante du Seigneur et elle l’a été. Cela lui vaut d’être, au Ciel, la Reine.
… et légitimement récompensée !

 

Techniquement

La prière du rosaire est une méditation qui suit un schéma assez simple.
– Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen. (On fait le signe de la croix sur soi).
– Énonciation du mystère (par exemple : 1° mystère joyeux, l’Annonciation).
– Une citation de la Parole de Dieu qui concerne ce mystère (par exemple pour le 1° mystère joyeux : «L’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu à une Vierge qui s’appelait Marie»).
– Une courte explication, ou une intention de prière, ou une actualisation, etc.
– La prière du Notre Père.
– Une dizaine de «je vous salue, Marie, pleine de grâce …»
– La doxologie : «Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit …»
– Et on passe au mystère suivant ….

On peut méditer un mystère (une dizaine de chapelet), un chapelet (cinq mystères, et donc 5 dizaines) ou un rosaire (20 mystères, et donc 20 dizaines).
On peut utiliser un dizainier, un chapelet ou un rosaire pour «compter» !